samedi 20 juin 2009

est il absude de désirer l'impossible

Est-il absurde de désirer l'impossible ?Est-il absurde de revendiquer le respect de nos différences ?Est-il absurde de défendre le souhait d’avoir les mêmes droits et devoirs que tout un chacun ?Est-il absurde de demander que chaque enfant handicapé puisse s’intégrer dans l’école de la république.Est-il absurde d’exiger une vie digne ?Est-il absurde de voir s’appliquer le droit du travail dans les CAT ?Est-il absurde d’ordonner l’égalité de traitement sur tout le territoire ?Est-il absurde de voir la langue des signes parler partout ?Est-il absurde de souhaiter des sites internet accessibles aux non-voyants ?Est-il absurde d’avoir un travail ?Est-il absurde de désirer connaître ce qu’est la vie sexuelle ?Est-il absurde d’aspirer à un revenu d’existence pour ceux qui ne peuvent travailler ?Est-il absurde de pouvoir se coucher à l’heure qu’on veut ?Est-il absurde d’avoir du personnel bien formé à nos côtés ?Est-il absurde d’accéder partout ?Est-il absurde d’être différent de l’archétype de l’homme ou de la femme I.B.M : Intelligent (e), Beau (Belle) et Mobile ?Est-il absurde d’exiger que des personnes handicapées travaillent dans les Maison Départementale des Personnes Handicapées (M.D.P.H.) ?Est-il absurde de pouvoir voter ?Est-il absurde de créer ce futur parti politique ?Est-il absurde de rêver à un avenir comme tout le monde ?Est-il absurde d’être optimiste ? Est-il absurde de croire en l’humain ?Est-il absurde d’être écouté et entendu ?Est-il absurde de croire qu’on va arriver à nos fins ?Toujours nous croirons en l’impossible tel sera notre leitmotiv ?Il est primordial de croire en un avenir meilleur !Œuvrons tous ensemble pour réussir cela !Esteban.

dimanche 14 juin 2009

vicky et cristina Barcelona



À Barcelone, Vicky et Cristina, deux américaines, sont hébergées chez la famille de Vicky pour l'été, l'une pour achever son master en Identité Catalane avant son mariage, l'autre pour se remettre de sa dernière rupture et continuer à chercher des expériences sensuelles et amoureuses. C'est alors que Juan Antonio, artiste peintre charmeur leur propose de venir passer un week-end à Oviedo, pour passer du bon temps ensemble, et éventuellement faire l'amour. Malgré une première réticence de Vicky, les deux amies s'envolent alors avec lui pour le week end. Des problèmes apparaissent, les deux femmes ayant une vision diamétralement opposée de ce que peut être l'amour et son approche. La situation se compliquera plus tard quand réapparaîtra María Elena, l'ex-femme de Juan Antonio, avec laquelle il entretient une relation encore violente après un divorce où elle a manqué de le tuer.


soirée woody avec une glace aux macadamia wouha trop bon comme quoi le samedi seule chez sois ça peut être bien mais serait à trés trés mieux genial avec toi

mercredi 3 juin 2009

chanson qui s'impose

dans tes bras
Comme un chômeur foutu
Dans un film de Ken Loach
Comme un libraire barbu
Dans une commune de gauche
Un caniche nain en rut
Dans un bêtisier France 3
Putain ! J' suis bien dans tes bras

Une mêlée qui dévisse
Dans un France-Angleterre
Les années soixante-dix
Dans le visage de Dewaere
Allain Bougrain-Dubourg
Dans un bêtisier France 3
Putain ! J' suis bien dans tes bras

Huit cents pages de trop
Dans un Max Gallo
Quinze chapitres pourris
Dans un Marc Lévy
Une phrase qu'on comprend pas
Dans un Kundera
Putain ! J' suis bien dans tes bras

à 48 de retrouvaille dans un hopital au luxembourg

mardi 2 juin 2009

LE LIVRE INTER


LE LIVRE INTER
Ce dimanche 31 mai, les 24 membres du jury d'auditeurs de France Inter, réunis autour du président Marc Dugain, ont attribué, au troisième tour de scrutin, le prix du Livre Inter 2009 à Zone, de Mathias Enard (Actes Sud) par 10 voix, contre 8 à D'autres vies que la mienne, d'Emmanuel Carrère (P.O.L) et 7 à Nous autres, de Stephane Audeguy (Gallimard).
Paru en août 2008, Zone a déjà obtenu le prix Décembre 2008. Il s'est notamment fait remarquer par un style inédit et puissant, ses 500 pages déroulant les atrocités du XXème siècle en une seule phrase.
Histoire d'un agent secret décidé à changer de vie après quinze ans passés au renseignement au Proche-Orient, ce roman à la fois sombre et sublime nous invite à suivre le flot chaotique et continu des pensées de cet individu aux lourds secrets alors qu'il effectue un voyage en train entre Paris et Rome.
Il s'agit du quatrième roman de l'auteur, qui a déjà publié deux romans chez Actes Sud : La Perfection du tir (2003) qui parait en Babel, et Remonter l'Orénoque (2005). Ainsi que, chez Verticales, Bréviaire des artificiers (2007). Mathias Enard est aussi professeur de langue arabe à Barcelone.
Zone, de Mathias Enard (Actes Sud, 22,80 euros, 520 pages)


Deux gages de qualités l'éditeur & la radio qui parraine ce bouquin un de plus sur ma liste




extrait de zone

Tout est plus difficile à l’âge d’homme, tout sonne plus faux un peu métallique comme le bruit de deux armes de bronze l’une contre l’autre elles nous renvoient à nous-mêmes sans nous laisser sortir de rien c’est une belle prison, on voyage avec bien des choses, un enfant qu’on n’a pas porté une petite étoile en cristal de Bohême un talisman auprès des neiges qu’on regarde fondre, après l’inversion du Gulf Stream prélude à la glaciation, stalactites à Rome et icebergs en Egypte, il n’arrête pas de pleuvoir sur Milan j’ai raté l’avion j’avais mille cinq cents kilomètres de train devant moi il m’en reste six cents, ce matin les Alpes ont brillé comme des couteaux, je tremblais d’épuisement sur mon siège sans pouvoir fermer l’oeil comme un drogué tout courbaturé, je me suis parlé tout haut dans le train, ou tout bas, je me sens très vieux je voudrais que le convoi continue continue qu’il aille jusqu’à Istanbul ou Syracuse qu’il aille jusqu’au bout au moins lui qu’il sache aller jusqu’au terme du trajet j’ai pensé oh je suis bien à plaindre je me suis pris en pitié dans ce train dont le rythme vous ouvre l’âme plus sûrement qu’un scalpel, je laisse tout filer tout s’enfuit tout est plus difficile par les temps qui courent le long des voies de chemin de fer j’aimerais me laisser conduire tout simplement d’un endroit à l’autre comme il est logique pour un voyageur tel un non-voyant pris par le bras lorsqu’il traverse une route dangereuse mais je vais juste de Paris à Rome, et à la gare centrale de Milan, dans ce temple d’Akhenaton pour locomotives où subsistent quelques traces de neige malgré la pluie je tourne en rond, je regarde les immenses colonnes égyptiennes qui soutiennent le plafond, je bois un petit verre par ennui, à une terrasse ouverte sur les voies comme d’autres sur la mer, il ne me fait aucun bien ce n’était pas le moment des libations il y a tant de choses qui vous détournent du chemin, qui vous perdent et l’alcool est l’une d’elles il rend plus profondes les blessures quand on se retrouve seul dans une immense gare gelée obsédé par une destination qui est devant soi et derrière soi à la fois : le train n’est pourtant pas circulaire, il va d’un point à un autre moi je suis en orbite je gravite comme un caillou, je me sentais pierre de peu de poids quand l’homme m’a abordé sur le quai, je sais que j’attire les fous et les dérangés ces temps-ci ils viennent s’engouffrer dans ma fragilité ils se trouvent un miroir ou un compagnon d’armes et celuilà est bien fou prêtre d’une divinité inconnue il a un bonnet de lutin et une clochette dans la pogne gauche, il me tend la droite et me crie en italien “camarade une dernière poignée de main avant la fin du monde” je n’ose pas la prendre de peur qu’il ait raison, il doit avoir quarante ans pas plus et ce regard aigu et inquisiteur des cinglés qui vous interrogent parce qu’ils se sont découvert en vous un frère instantané, j’hésite devant le bras tendu terrorisé face à ce sourire de dingue et je lui réponds “non merci” comme s’il me vendait le journal ou me proposait une clope, alors le fou agite sa clochette et se met à rire d’une grosse voix lugubre en me montrant du doigt avec la main qu’il m’a offerte, puis il crache par terre, s’éloigne et une immense solitude presque désespérée balaie le quai à ce moment-là je donnerais n’importe quoi pour des bras ou des épaules même le train qui m’amène vers Rome je renoncerais à tout pour que quelqu’un apparaisse là et se tienne au milieu de la gare, parmi les ombres, entre les hommes sans hommes les voyageurs accrochés à leurs téléphones et à leurs valises, tous ceux qui vont disparaître et renoncer à leurs corps pendant la brève parenthèse qui les amènera de Milano Centrale à Fossoli Bolzano ou Trieste, il y a bien longtemps gare de Lyon à Paris un mystique dérangé m’avait aussi annoncé la fin du monde et il avait eu raison, je m’étais alors ouvert en deux dans la guerre et écrasé comme un météore minuscule, de ceux qui ne brillent même pas dans le ciel, un obus naturel dont la masse au dire des astronomes est dérisoire, le fou de la gare de Milan me rappelle le doux dingue de la gare de Lyon, un saint, qui sait, peut-être était-ce le même homme, peut-être avons-nous grandi au même rythme chacun de notre côté dans nos folies respectives qui se retrouvent sur le quai numéro 14 de la gare de Milan, ville au nom de rapace et de militaire espagnol, posée au bord de la plaine comme sur un névé lentement vomi par les Alpes dont j’ai vu les cimes, des lames de silex qui déchirent le ciel et donnent le ton de l’apocalypse confirmée par le lutin à la clochette dans ce sanctuaire du progrès qu’est la stazione di Milano Centrale perdue dans le temps comme moi ici perdu dans l’espace de la ville élégante, avec un bandeau sur l’oeil comme Millán Astray le général borgne, un oiseau de proie, fiévreux, prêt à déchiqueter des chairs vibrantes aussitôt retrouvée la lumière du vol et du danger : Millán Astray aurait tant aimé que Madrid devienne une nouvelle Rome, il servait Franco le Duce ibère son idole chauve dans ce grand prélude guerrier aux années 1940, cet officier borgne et pugnace était légionnaire il criait viva la muerte en bon prophète militaire, et il avait raison, la fugue de mort se jouerait jusqu’en Pologne, lèverait une haute vague de cadavres dont l’écume finirait par lécher, à Trieste ou en Croatie, les rives de l’Adriatique : je pense à Millán Astray et à sa controverse avec Unamuno strict prêtre de la culture alors que les voyageurs se pressent sur le quai pour embarquer vers la fin du monde et le train qui les y amène tout droit, Unamuno était un philosophe si classique et si noble qu’il ne voyait pas le massacre approcher, il ne pouvait admettre que le général borgne eût raison en criant vive la mort devant ses ouailles car ce faucon avait senti (les bêtes tremblent avant l’orage) que la charogne allait pousser, que la mort vivrait quelques années d’abondance, avant de finir elle aussi dans un train, un train entre Bolzano et Birkenau, entre Trieste et Klagenfurt ou entre Zagreb et Rome, où le temps s’arrêta, comme il s’est arrêté pour moi sur ce quai bordé de wagons, de motrices furieuses et soufflantes, une pause entre deux morts, entre le soldat espagnol et la gare homonyme, aussi écrasante qu’Arès dieu de la guerre lui-même – j’allume une dernière cigarette machinalement il faut se préparer au voyage, au déplacement comme tous ceux qui arpentent le quai de Milano Centrale en quête d’un amour, d’un regard, d’un événement qui les arrache aux cercles infinis, à la Roue, une rencontre, n’importe quoi pour échapper à soi-même, au commerce vital, au souvenir des émois et des crimes, il est bien étrange qu’il n’y ait aucune femme sur le quai à ce moment précis, ainsi poussé par le souvenir de Millán Astray et de son œil bandé je monte à mon tour dans l’express transitalien qui devait être le sommet du progrès et de la technologie il y a dix ans car les portes en étaient automatiques et il dépassait les deux cents kilomètres-heure en ligne droite par beau temps et aujourd’hui, un peu plus près de la fin du monde, ce n’est qu’un train : il en est de toutes choses comme des trains et des automobiles, des étreintes, des visages, des corps leur vitesse leur beauté ou leur laideur paraissent bien ridicules quelques années plus tard, une fois putrides ou rouillés, le marchepied franchi me voici dans un autre monde, le velours épaissit tout, la chaleur aussi, j’ai quitté jusqu’à l’hiver en montant dans ce wagon, c’est un voyage dans le temps, c’est une journée pas comme les autres, c’est une journée particulière le 8 décembre le jour de l’Immaculée Conception et je suis en train de manquer l’homélie du pape place d’Espagne alors qu’un fou vient de m’annoncer la fin du monde, j’aurais pu voir le pontife une dernière fois, voir le descendant spirituel du premier leader palestinien le seul qui soit parvenu à quelque résultat, pourtant ce n’était pas gagné d’avance pour ce maigrichon levantin fauché et geignard qui n’a pas écrit une seule ligne de son vivant, dehors sur la voie adjacente un train est à l’arrêt et une jolie fille a quelque chose dans le regard derrière la fenêtre, je crois qu’elle parle à quelqu’un que je ne vois pas, elle est très proche de moi en réalité à un mètre tout au plus nous sommes séparés par deux vitres assez sales il faut que je sois fort je ne peux pas m’attarder sur les visages des jeunes femmes il faut que je me raffermisse que je prenne de l’élan pour les kilomètres qui me restent pour le vide ensuite et l’effroi du monde je change de vie de métier mieux vaut ne pas y penser, j’ai installé la petite mallette au-dessus de mon siège je l’ai discrètement menottée au porte-bagages mieux vaudrait fermer les yeux un instant mais sur le quai des policiers montés sur des chars électriques à deux roues façon Achille ou Hector sans cheval poursuivent un jeune Noir qui fuit dans le sens des voies provoquant la surprise et l’émoi des voyageurs, les anges bleus, annonciateurs de l’Apocalypse peut-être, chevauchent une étrange trottinette d’azur silencieux, tout le monde descend pour profiter du spectacle, le fils de Tydée et Pallas Athéna se ruent sur les Troyens, à quelques dizaines de mètres de moi vers la locomotive un des deux carabiniers se porte à hauteur du fuyard et d’un geste d’une rare violence aidé par toute la vitesse de son véhicule il propulse l’homme aux abois sur un des poteaux de ciment au milieu du quai, le fugitif s’aplatit contre le béton sa tête heurte la colonne et il tombe, il tombe sur le ventre au beau milieu de la gare de Milano Centrale juste à temps pour que le second ange lui saute sur le râble et l’immobilise, assis sur ses reins comme un dompteur ou un fermier ligote un animal rétif, puis, remonté sur son engin, il traîne le criminel qui trébuche au bout d’une chaîne sous les murmures d’admiration de la foule, scène de triomphe antique, on promène les vaincus enchaînés derrière les chars des vainqueurs, on les entraîne vers les nefs creuses,le Noir a le visage tuméfié et le nez qui saigne la tête haute un peu incrédule tout le monde remonte en voiture l’incident est clos la justice a triomphé plus que quelques minutes avant le départ, je jette un coup d’œil à la valise, j’ai bien peur de ne pas réussir à dormir d’être poursuivi dès que je somnolerai dès que je baisserai la garde on s’immiscera dans mon sommeil ou sous mes paupières pour les relever comme on entrouvre une persienne ou un store vénitien, il y a longtemps que je n’avais pas pensé à Venise, à l’eau verte de la pointe de la Douane, au brouillard des Zattere et au froid intense lorsqu’on regarde le cimetière depuis les Fondamente Nuove, de retour de guerre, pas pensé aux ombres qui, à Venise, sont du vin et se boivent en hiver dès cinq heures du soir, je revois des violonistes slaves qui jouaient pour les Japonais, des Français en pleine mascarade de carnaval, un coiffeur fortuné de Munich qui s’était acheté un palais sur le Grand Canal, et le train s’élance tout à coup je penche la tête en arrière c’est parti plus que cinq cent cinquante kilomètres avant la fin du monde.