mardi 24 novembre 2009

ça vaut pas la peine

trouver un titre à ce genre de billet, me paraît difficile, voir impossible.
peut être en aurais je un à la fin à voir.
De nombreuses questions se bousculent dans mon esprit , dans mon cerveau , dans ma tête depuis plus de quinze jours que je n arrive pas réjouir de quelque chose
qui est une bonne nouvelle enfin du moins elle paraît comme tel à plus part des gens
mais alors ne pensais je comme tout le monde*
je m'imagine des choses que je n'ose dire ma vie actuelle parait epanouis , en apparence seulementje suis en stand by depuis 1 an , ma vie est veilleuse
mais c'est un choix

vendredi 20 novembre 2009

l'education sentimentale


Paroles : Kernoa
Musique : Maxime Le Forestier
(c) 1973 by ditions Concidences
1Ce soir la brume, nous irons ma brune
Cueillir des serments
Cette fleur sauvage qui fait des ravages
Dans les coeurs d'enfants
Pour toi ma princesse, j'en ferai des tresses
Et dans tes cheveux
Ces serments, ma belle, te rendront cruelle
Pour tes amoureux.
2Demain l'aurore, nous irons encore
Glaner dans les champs
Cueillir des promesses, des fleurs de tendresse
Et de sentiment
Et sur la colline, dans les sauvagines
Tu te coucheras
Dans mes bras, ma brune, claire de lune
Tu te donneras
3C'est au crpuscule, quand la libellule
S'endort au marais
Qu'il faudra voisine, quitter la colline
Et vite rentrer
Ne dis rien ma brune, pas mme la lune
Et moi, dans mon coin,
J'irai solitaire, je saurai me taire,
Je ne dirai rien
1Ce soir la brume, nous irons ma brune
Cueillir des serments


peut être écoutais je cette chanson

mardi 10 novembre 2009

quel honte

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Le Monde
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Les Maisons du handicap financièrement étranglées par l'Etat
LEMONDE.FR | 09.11.09 | 19h22 • Mis à jour le 10.11.09 | 08h33

'Etat doit 34,3 millions d'euros aux Maisons départementales des personnes handicapées (MDPH). C'est la conclusion de l'enquête sur les financements de l'Etat mené par l'Association des directeurs de MDPH rendu le 16 octobre dernier. A l'origine de cette dette qui menace la pérennité des services aux personnes handicapées, des non-compensations de postes. Résultat : l'Etat a été mis en demeure de paiement avant fin novembre, selon Le Parisien du 9 novembre. "En cas de non-versement, les structures de Paris et Seine-et-Marne déposeront un recours contre lui auprès du tribunal administratif", écrit le quotidien.

Créées le 1er janvier 2006 et placées sous l'égide des conseils généraux, ces Maisons du handicap ont été constituées dans chaque département pour servir de "guichet unique" auprès duquel les personnes handicapées peuvent faire valoir leurs droits. L'accord initial "engage l'Etat à prendre en charge les personnels des MDPH. Les fonctionnaires ont par ailleurs une possibilité de retour dans leur administration d'origine, l'Etat doit alors verser une compensation permettant l'embauche d'un remplaçant", explique Christine Dupré, directrice de la MDPH de Seine-et-Marne et membre de l'Association des directeurs de MDPH de France. "Dans les faits, nous cumulons des postes vacants depuis le début de la mise en place de ce système. Des postes que nous tentons d'assurer afin de mener à bien nos missions. Nous faisons intervenir des vacataires alors que les versements de compensation ne correspondent pas aux montants prévus", note-t-elle.

INÉGALITÉS ENTRE DÉPARTEMENTS

Cette alerte n'est pas la première. Déjà, dans un rapport publié le 24 juin, les sénateurs Paul Blanc (UMP) et Annie Jarraud-Vergnolle (PS) mettaient en cause les dysfonctionnements du dispositif. Côté finances, les parlementaires soulignaient la "grande disparité des situations entre les départements", avec une part de l'Etat qui peut varier de 12 % à 67 %, amenant les conseils généraux à compenser le manque financier. Cela pose "la question de l'équité de traitement sur tout le territoire", selon M. Blanc. On remarque que la dette de l'Etat vis-à vis-de Paris se monte à plus de 1,2 million d'euros. La situation est encore plus difficile en Seine-Saint-Denis, où le montant atteint 1,8 million d'euros selon l'Association des directeurs de MDPH. D'autres départements ne semblent pas touchés : le montant dû par l'Etat au département des Hauts-de-Seine est ainsi de 0 euro.

"A Paris, le département devrait budgeter 100 000 euros de subventions pour 2010" indique Véronique Dubarry, adjointe au maire de Paris chargée des personnes en situation de handicap et présidente de la MDPH de la capitale. Cette somme ne couvre pas le montant dû par l'Etat. Tous les départements français ne sont en outre pas en mesure de provisionner un tel montant. "Certains conseils généraux ont atteint leurs limites dans leur capacité à nous aider", s'inquiète Christine Dupré.

BESOIN D'UN INVESTISSEMENT LOCAL ET DE MOYENS

Parallèlement à la publication de son rapport, l'Association des directeurs de MDPH a proposé au ministère du travail et de la solidarité un plan en dix recommandations pour résoudre la question du financement des Maisons du handicap. "Nous n'avons aujourd'hui reçu aucune réponse", s'inquiète Chrsitine Dupré.

Le 4 novembre, le ministre Xavier Darcos et Nadine Morano, sa secrétaire d'Etat chargée de la famille et de la solidarité, ont présenté en conseil des ministres un décret créant le comité interministériel du handicap chargé "de tenir les engagements pris par le président de la République lors de la conférence nationale du handicap et de concrétiser les objectifs de la loi du 11 février 2005 d'assurer la pleine citoyenneté aux personnes en situation de handicap". " Un objectif qui passe par un investissement local et des moyens", rappelle, désabusée, Véronique Dubarry, présidente de la MDPH de Paris. Sollicitée par le Monde.fr, Nadine Morano n'a pas répondu.

Eric Nunès

lundi 9 novembre 2009

20 ANSdéjà


vingt ans déjà non c'est pas un article historique sur la chute du mur et sur les commémoration de cette date . mais une date bien plus importante dans mon calendrier personnel il y a des dates comme ça qu'on peut oublier quel soit triste ou joyeuse .
c'est donc une ces date pour comprendre, il faut remonter presque quatre ans avant.
Une ados au coeur des années 80 qui écoute les hits radio de l'époque sur radio service radio libre comme on disait à l'époque. qui regarde amuser le top 50 sur canal mais aussi noah qui gagne Roland garros arbitre les match de ping pong entre ses grands frères écoute leur 33 tours et ces 45 Tour avec platine vinyle et oui les cd existé pas à époque. son disque préféré du moment est je marche seul d'un chanteur français en vogue du moment
puis cette année là une amie lui offre le 33 tour de ce chanteur au titre énigmatique non homologué mais rempli de perles depuis elle a acheté tout ces albums MAIS C'est le 9 11 89 d'abord elle a insisté au prés de ses parents pour sa place de concert parceque 16 ans pour aller seule sans ses grands frères c'est un peu jeune.
mais enfin elle obtient gain de cause , elle part donc avec une copine et sa grande soeur direction le parc chanot et oui il ya pas de palais & pas de dôme à l'époque.
pour jean jacques!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
quel choc j'oublerais jamais ce moment !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! c'est jour là que je suis entrée en admiration de cet artiste de cet auteur depuis l'admire toujours d'autres chanteur sont venus charmer mes oreilles mais lui restera le premier et le dernier
même si je n'ai jamais été une groupie j'admire cette personne je respecte ses choix de mettre sa carrière entre parenthése il a accompagné tout les moments de ma vie gaie ou triste et il les accompagnera encore

MERCI JEAN JACQUES

mercredi 4 novembre 2009

l'étoile lindon protége les livres & la littérature

Trois candidats au Goncourt sous l'étoile de Jérôme Lindon, par Pierre Assouline
LE MONDE DES LIVRES | 29.10.09 | 12h22 • Mis à jour le 29.10.09 | 12h23

i l'on ne saura jamais au juste où finit le début d'un roman (disons quelque part entre l'incipit et l'excipit et n'en parlons plus), on sait à peu près quand s'achève la rentrée littéraire : la semaine prochaine avec la distribution des prix. Jusque-là, on va encore dire, et même écrire que jusqu'au bout les éditeurs auront été à la manoeuvre. Pourtant, celui qui a d'ores et déjà remporté la Drouant's Cup est irréprochable, et pour cause : cela fait huit ans que Jérôme Lindon n'est plus de ce monde.

Sa haute silhouette et son allure austère n'en planent pas moins sur le plus attendu des grands prix d'automne. Le fait est que, des quatre auteurs sélectionnés sur la dernière liste du Goncourt (Marie NDiaye, Jean-Philippe Toussaint, Laurent Mauvignier et Delphine de Vigan), les trois premiers doivent quelque chose de l'ordre de la reconnaissance au directeur des Editions de Minuit.

Même si Marie NDiaye vogue désormais sous pavillon NRF, crème à liseré rouge, elle a été découverte par cet éditeur qui ne transigeait pas sur son absolu de la littérature, au point de ne jamais modifier son cap en un demi-siècle de barre. A 17 ans, Marie NDiaye avait envoyé son premier roman, Quant au riche avenir, à trois éditeurs. Jérôme Lindon fut le plus rapide car, n'ayant pas de comité de lecture, il était du genre à lire toutes affaires cessantes les manuscrits qu'il retenait. Un samedi matin, il l'attendait à la sortie du lycée Lakanal à Sceaux pour lui faire signer son contrat. Un éditeur, c'est ça. Quelqu'un qui vous attend à la sortie de l'école pour vous publier sous la même couverture que Robert Pinget.

NDiaye, Toussaint, Mauvignier ont en commun de s'être reconnus dans une maison d'édition animée par un grand lecteur, qui avait repéré Jean Echenoz avant de les repérer eux, et avant encore Samuel Beckett. S'il y a une école du regard, c'est là et pas ailleurs. Jérôme Lindon était vif, curieux, pressé. Un intéressant mélange de douceur (voix, gestes) et de détermination (jugements littéraires). Il tenait qu'un écrivain se doit de consacrer la totalité de ses travaux et de ses jours à l'écriture, ce qui excluait l'ivresse des voyages, le vertige médiatique, le mariage et les enfants, la corruption par le cinéma. Sans Jérôme Lindon, ces romanciers auraient tout de même écrit et publié. Peut-être pas tout à fait la même chose ni de la même manière.

Aujourd'hui, sa fille, Irène Lindon, tient bon la barre à Minuit. Elle n'a pas seulement su entretenir l'héritage, ce qui serait déjà beaucoup, mais elle a également su le faire prospérer.

Les Goncourt se réuniront donc en conclave lundi prochain, le 2 novembre, lendemain de la Toussaint, pour proclamer leur choix. Un signe ? Mardi dernier, Toussaint a obtenu autant de voix que Marie NDiaye. Leurs deux noms sont ceux qui sont apparus en tête de la sélection de chacun des neuf présents. Cela s'annonce donc serré, même s'il ne faut jurer de rien avec un tel jury, les outsiders conservant toutes leurs chances s'il s'avérait impossible de départager les favoris.

Sarcasmes des gazettes

Marie NDiaye a tout pour elle : un bon roman (Trois femmes puissantes) déjà en tête des meilleures ventes, et dont les droits ont été achetés dans une dizaine de pays ; une oeuvre cohérente derrière et devant elle ; ses origines mêlées entre Dakar, Pithiviers et Antony, plaidant en sa faveur en un temps où la diversité est une panacée ; enfin, c'est une femme. Un coup d'éclat fut même envisagé avec l'élaboration d'une liste exclusivement féminine (Marie NDiaye, Delphine de Vigan, Véronique Ovaldé, Justine Lévy), ce qui eût été effectivement historique mais sentait trop l'effet d'annonce.

N'empêche que les Goncourt n'ont couronné que huit femmes en cent trois ans, et que l'argument a été avancé lors de leurs débats de mardi. Au fond, Marie NDiaye n'a qu'un handicap : elle est publiée chez Gallimard, maison dont les auteurs ont été régulièrement laurés par les Goncourt ces dernières années, directement ou à travers ses filiales. Passeront-ils outre les sarcasmes des gazettes en se félicitant du signal fort lancé par le choix de leur élue en plein débat sur l'identité nationale ? Nous voilà loin de la littérature.

Jean-Philippe Toussaint a les mêmes atouts, mais c'est un homme, ce qui ne pardonne pas en temps de parité. Notez qu'il est belge, ce qui rouvre les portes de la francophonie. Lui n'est pas handicapé par son éditeur, au contraire, même si des jurés ont pu grogner à l'idée que soit distinguée une maison qui, de longue date, ne daigne pas spontanément leur envoyer ses livres ès qualités. Alors ? On n'en sait rien. Michel Tournier est sans aucun doute le plus fantasque, celui dont le vote est, jusqu'au dernier moment pour ses camarades de jeux, le plus inattendu. Françoise Mallet-Joris aussi, mais pour des raisons de santé. Il ne devrait pas y avoir de surprise de dernière minute avec un nouveau nom sorti du chapeau.

Le secrétaire général de l'académie Goncourt sonnera peut-être les douze coups de Minuit lundi, peu avant 13 heures chez Drouant. Le président Chirac, habitué des comices agricoles, appelait cela "avoir son tour de bête". Il parlait des candidats aux élections, mais aurait tout aussi bien pu dire qu'après POL, c'était au tour de Minuit. Jacques Chirac est un expert à plus d'un titre : la semaine prochaine, à la Foire du livre de Brive, il sera sans aucun doute l'auteur le plus plébiscité. Payé pour savoir que la gloire est un effort constant, on serait étonné qu'il ne plaçât pas ce mot de Renard (Jules) : "En littérature, il n'y a que des boeufs."

mardi 3 novembre 2009

résultat de prix

Marie Ndiaye pense aux femmes africaines, Beigbeder au procureur de Paris
LEMONDE.FR avec AFP | 02.11.09 | 15h48 • Mis à jour le 02.11.09 | 17h40

e prix Goncourt 2009 a été décerné lundi 2 novembre à Marie NDiaye pour son livre Trois Femmes puissantes et le prix Renaudot à Frédéric Beigbeder pour Un roman français (Grasset). Marie Ndiaye, dont le roman est publié par Gallimard, a remporté le prix par cinq voix contre deux à Jean-Philippe Toussaint pour La Vérité sur Marie et une à Delphine de Vigan pour Les Heures souterraines, ont précisé les jurés du Goncourt.

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Marie NDiaye a déclaré à la presse, en arrivant devant le restaurant Drouant où le prestigieux prix venait de lui être attribué :"Je suis très contente pour le livre et pour l'éditeur. Je suis très contente d'être une femme qui reçoit le prix Goncourt." "Une sorte de miracle s'était déjà produit avec le succès du livre", a-t-elle dit, ajoutant : "Ce prix est inattendu. C'est aussi le couronnement et la récompense de vingt-cinq ans d'écriture et de cette opiniâtreté." Ce livre "est le portrait de trois femmes fortes, chacune à sa manière. Ce qui les unit, c'est une force profonde, une croyance en qui elles sont, une façon de ne jamais douter de leur propre humanité. Ce sont des femmes tranquillement puissantes".

Marie NDiaye a dit espérer que cette récompense permette de mieux faire connaître l'histoire des femmes africaines. "L'histoire des migrants est une histoire déjà souvent relatée, mais si le sort de ces gens peut être encore mieux su et compris, j'en serai très contente."

FRÉDÉRIC BEIGBEDER A "UNE PENSÉE" POUR LE PROCUREUR DE PARIS

L'écrivain Frédéric Beigbeder, qui a obtenu le prix Renaudot, a déclaré : "Le Renaudot est la meilleure des drogues, vraiment je le conseille, c'est extrêmement agréable."

"J'ai une pensée pour le procureur de Paris, à qui je dois beaucoup. Je n'aurais pas écrit ce livre si je n'avais pas été mis en garde à vue. Je remercie également les policiers du huitième arrondissement", a ironisé l'écrivain.

Dans Un roman français (Grasset), Frédéric Beigbeder raconte son interpellation le 29 janvier 2008 en plein Paris alors qu'il consommait de la cocaïne sur le capot d'une voiture. Il avait été alors mis en garde à vue puis transféré au "dépôt". Dans la première version du livre, l'auteur s'en prenait brutalement au procureur Jean-Claude Marin, qu'il accusait d'avoir prolongé sa garde à vue.

Les éditions Grasset ont caviardé, avec le consentement de l'auteur, quatre pages de cette première mouture. Dans la version édulcorée, certaines attaques ont disparu. "Je ne peux pas écrire ici tout le bien que je pense de 'Jicé'. Jean-Claude Marin est procureur de Paris : il faut faire super gaffe quand on écrit sur lui", écrit-il.

Revenant sur cette polémique avec le haut magistrat, Frédéric Beigbeder a évoqué "un mini-scandale complètement absurde et oublié aujourd'hui. Tant mieux". "Le Renaudot efface tout, il remet j'espère mon travail là où il doit être, c'est-à-dire humble et sincère", a estimé le romancier.






Portrait
Libre d’écrire
LE MONDE | 03.11.09 | 10h59 • Mis à jour le 03.11.09 | 15h52

la voir au milieu du tapage, il est clair que Marie NDiaye n'est pas seulement une femme réservée, mais quelqu'un qui possède de véritables réserves: un précieux gisement de calme, de force et de détermination. Ni la tempête déclenchée par l'annonce du prix Goncourt, qui lui a été décerné le 2 novembre, ni la joie de son entourage, ni l'excitation de ceux qui cherchent à l'approcher, rien ne semble pouvoir lui faire perdre son sang-froid. Dans le restaurant parisien Drouant, où sont traditionnellement proclamés les résultats, puis chez Gallimard, son éditeur, elle conserve sa sérénité. Un sourire mystérieux, des gestes retenus et cette manière simple, gracieuse de chercher ses mots, d'accepter les silences.

Ainsi en va-t-il et depuis très longtemps – depuis toujours peut-être : Marie NDiaye suit son propre chemin, comme traversée par un invisible fil à plomb. Sans brusquerie, sans fièvre apparente, mais sans fléchir, quels que soient les obstacles. "Avec opiniâtreté", dit-elle, en évoquant son parcours d'écrivain. C'est en cela que l'attribution du Goncourt à son dernier roman, Trois femmes puissantes, lui semble "importante", selon ses mots : "Je crois que ce prix récompense vingt-cinq ans de travail plus qu'un livre." Elle parle d'une voix douce, perchée sur le bord d'un fauteuil en cuir rouge, dans le bureau d'Antoine Gallimard, PDG des éditions du même nom.

Mince et vêtue de couleurs sombres, pantalon noir et veste grise, elle paraît beaucoup plus jeune que ses 42 ans. Son œuvre, pourtant, a pris une longueur d'avance sur ce physique juvénile: douze romans et recueils de nouvelles, six pièces de théâtre (dont deux avec Jean-Yves Cendrey, son mari, écrivain lui aussi) et un scénario coécrit avec la cinéaste Claire Denis, pour un film à paraître en 2010. Sans compter un roman destiné à la jeunesse et une autre récompense de taille : le prix Femina, obtenu en 2001 pour son roman Rosie Carpe, paru aux Editions de Minuit.

C'est que la route est déjà longue, pour celle qui fut élevée avec son frère aîné Pap – devenu historien, maître de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) – dans un pavillon de la banlieue parisienne. La mère est enseignante. Le père, sénégalais, a quitté le domicile familial, puis la France, quand Marie était encore bébé. Une enfance "normale", avec des vacances en Beauce, région d'origine du côté maternel, et une excellente scolarité. Mais, contrairement à son frère, qui a intégré Normale Sup, la jeune fille refuse d'entreprendre les études supérieures vers lesquelles tout semblerait la pousser. "J'étais destinée à suivre une hypokhâgne, des études de lettres très supérieures, se souvient-elle, mais cela ne m'intéressait pas. Le fait que cela semble la voie nécessaire, idéale et presque unique a sans doute joué dans mon retrait. Il était dans mon tempérament de faire contre… Et puis je ne voulais pas de la course à l'excellence. En première, mon professeur de français voulait me présenter au Concours général, mais j'ai dit non merci." Ce qu'elle désire, et de toutes ses forces, c'est être écrivain – uniquement cela. Il ne s'agit pas d'un vœu pieux, ou d'une chimère d'adolescente, mais d'une réalité très concrète. En 1985, alors qu'elle est élève de terminale, elle se risque à envoyer son premier manuscrit à Jérôme Lindon, patron des prestigieuses Editions de Minuit. Séduit par son écriture très affirmée, l'éditeur accepte aussitôt ce texte, qui paraîtra sous le titre Quant au riche avenir.

Aujourd'hui, Marie NDiaye affirme avoir une pensée pour cet homme (mort en 2001) et pour son "grand talent de lecteur". Suivront plusieurs autres ouvrages, quelques bifurcations éditoriales (son deuxième roman, Comédie classique, est paru chez POL en 1988 parce que Lindon ne voulait pas le publier tel quel) et jamais d'autre métier que celui d'écrivain, même lorsque les contraintes matérielles se faisaient plus palpables.

De livre en livre, son univers se précise. On y retrouve l'étrangeté de l'inspiration, la beauté de la langue et, très souvent, l'angoisse d'un monde où règnent la folie et la peur des faux-semblants. Pour la première fois, dans Trois femmes puissantes, l'Afrique apparaît en majesté dans les trajectoires de ses personnages. Néanmoins et même si elle le regrette, l'écrivain se sent "totalement étrangère" à ce continent où elle n'a passé que trois semaines de sa vie (dont seulement deux au Sénégal). "Quand je rencontre des Français qui ont vécu longtemps là-bas, dit-elle, je sens qu'ils ont en eux plus d'Afrique que je n'en aurai jamais. Il est trop tard." Sans nouvelles de son père depuis plusieurs années, Marie NDiaye ne sait même pas s'il est au courant pour le Femina. Quant au Goncourt… Si la récompense lui fait plaisir, c'est par la liberté qu'elle procure. "Tout a changé pour moi avec le Femina. Je suis passée de 10 000 exemplaires vendus à 80 000, ce qui signifie deux ou trois ans de liberté. Pour un écrivain, l'argent se transforme en temps." Mais le succès recèle d'autres avantages, découverts avec Trois femmes puissantes. "Quand j'entre dans un magasin et que le vigile me dit avoir aimé mon livre, c'est une chose qui me touche, affirme-t-elle. Cela signifie que des gens qui n'auraient jamais été mes lecteurs auparavant le sont devenus." Elle ajoute: "Je n'aurais pas pensé cela il y a vingt ans. A l'époque, j'estimais que la vraie littérature était réservée à un nombre limité de lecteurs, mais on devient plus fin, en vieillissant!"

Pour le reste, les honneurs et la gloire, elle relativise. Sitôt retournée à Berlin, où elle vit avec son mari et ses trois enfants, le Goncourt ne signifiera plus grand-chose, aux yeux de son entourage immédiat. "Les gens que je croise tous les jours ne savent pas ce que c'est, observe-t-elle. Imaginez qu'un écrivain allemand vive dans le même immeuble que vous, à Paris. S'il obtenait un prix, vous ne le sauriez sans doute pas…" De quoi, peut-être, la mettre à l'abri des sollicitations envahissantes, comme des risques de dispersion. Et de quoi garantir aussi sa liberté. "Ne dépendre que de soi, disposer de son temps, vivre là où on le désire", affirme-t-elle. Avec Jean-Yves Cendrey et leurs enfants, Marie NDiaye a déjà déménagé de nombreuses fois, passant de région en région, de pays en pays, de l'Espagne à l'Italie, aux Pays-Bas, à la France ou à l'Allemagne. Comme s'il s'agissait avant tout de ne pas s'endormir, de ne jamais prendre racine – à aucun prix.

Raphaëlle Rérolle
Article paru dans l'édition du 04.11.09


Portrait
Libre d’écrire
LE MONDE | 03.11.09 | 10h59 • Mis à jour le 03.11.09 | 15h52

la voir au milieu du tapage, il est clair que Marie NDiaye n'est pas seulement une femme réservée, mais quelqu'un qui possède de véritables réserves: un précieux gisement de calme, de force et de détermination. Ni la tempête déclenchée par l'annonce du prix Goncourt, qui lui a été décerné le 2 novembre, ni la joie de son entourage, ni l'excitation de ceux qui cherchent à l'approcher, rien ne semble pouvoir lui faire perdre son sang-froid. Dans le restaurant parisien Drouant, où sont traditionnellement proclamés les résultats, puis chez Gallimard, son éditeur, elle conserve sa sérénité. Un sourire mystérieux, des gestes retenus et cette manière simple, gracieuse de chercher ses mots, d'accepter les silences.

Ainsi en va-t-il et depuis très longtemps – depuis toujours peut-être : Marie NDiaye suit son propre chemin, comme traversée par un invisible fil à plomb. Sans brusquerie, sans fièvre apparente, mais sans fléchir, quels que soient les obstacles. "Avec opiniâtreté", dit-elle, en évoquant son parcours d'écrivain. C'est en cela que l'attribution du Goncourt à son dernier roman, Trois femmes puissantes, lui semble "importante", selon ses mots : "Je crois que ce prix récompense vingt-cinq ans de travail plus qu'un livre." Elle parle d'une voix douce, perchée sur le bord d'un fauteuil en cuir rouge, dans le bureau d'Antoine Gallimard, PDG des éditions du même nom.

Mince et vêtue de couleurs sombres, pantalon noir et veste grise, elle paraît beaucoup plus jeune que ses 42 ans. Son œuvre, pourtant, a pris une longueur d'avance sur ce physique juvénile: douze romans et recueils de nouvelles, six pièces de théâtre (dont deux avec Jean-Yves Cendrey, son mari, écrivain lui aussi) et un scénario coécrit avec la cinéaste Claire Denis, pour un film à paraître en 2010. Sans compter un roman destiné à la jeunesse et une autre récompense de taille : le prix Femina, obtenu en 2001 pour son roman Rosie Carpe, paru aux Editions de Minuit.

C'est que la route est déjà longue, pour celle qui fut élevée avec son frère aîné Pap – devenu historien, maître de conférences à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS) – dans un pavillon de la banlieue parisienne. La mère est enseignante. Le père, sénégalais, a quitté le domicile familial, puis la France, quand Marie était encore bébé. Une enfance "normale", avec des vacances en Beauce, région d'origine du côté maternel, et une excellente scolarité. Mais, contrairement à son frère, qui a intégré Normale Sup, la jeune fille refuse d'entreprendre les études supérieures vers lesquelles tout semblerait la pousser. "J'étais destinée à suivre une hypokhâgne, des études de lettres très supérieures, se souvient-elle, mais cela ne m'intéressait pas. Le fait que cela semble la voie nécessaire, idéale et presque unique a sans doute joué dans mon retrait. Il était dans mon tempérament de faire contre… Et puis je ne voulais pas de la course à l'excellence. En première, mon professeur de français voulait me présenter au Concours général, mais j'ai dit non merci." Ce qu'elle désire, et de toutes ses forces, c'est être écrivain – uniquement cela. Il ne s'agit pas d'un vœu pieux, ou d'une chimère d'adolescente, mais d'une réalité très concrète. En 1985, alors qu'elle est élève de terminale, elle se risque à envoyer son premier manuscrit à Jérôme Lindon, patron des prestigieuses Editions de Minuit. Séduit par son écriture très affirmée, l'éditeur accepte aussitôt ce texte, qui paraîtra sous le titre Quant au riche avenir.

Aujourd'hui, Marie NDiaye affirme avoir une pensée pour cet homme (mort en 2001) et pour son "grand talent de lecteur". Suivront plusieurs autres ouvrages, quelques bifurcations éditoriales (son deuxième roman, Comédie classique, est paru chez POL en 1988 parce que Lindon ne voulait pas le publier tel quel) et jamais d'autre métier que celui d'écrivain, même lorsque les contraintes matérielles se faisaient plus palpables.

De livre en livre, son univers se précise. On y retrouve l'étrangeté de l'inspiration, la beauté de la langue et, très souvent, l'angoisse d'un monde où règnent la folie et la peur des faux-semblants. Pour la première fois, dans Trois femmes puissantes, l'Afrique apparaît en majesté dans les trajectoires de ses personnages. Néanmoins et même si elle le regrette, l'écrivain se sent "totalement étrangère" à ce continent où elle n'a passé que trois semaines de sa vie (dont seulement deux au Sénégal). "Quand je rencontre des Français qui ont vécu longtemps là-bas, dit-elle, je sens qu'ils ont en eux plus d'Afrique que je n'en aurai jamais. Il est trop tard." Sans nouvelles de son père depuis plusieurs années, Marie NDiaye ne sait même pas s'il est au courant pour le Femina. Quant au Goncourt… Si la récompense lui fait plaisir, c'est par la liberté qu'elle procure. "Tout a changé pour moi avec le Femina. Je suis passée de 10 000 exemplaires vendus à 80 000, ce qui signifie deux ou trois ans de liberté. Pour un écrivain, l'argent se transforme en temps." Mais le succès recèle d'autres avantages, découverts avec Trois femmes puissantes. "Quand j'entre dans un magasin et que le vigile me dit avoir aimé mon livre, c'est une chose qui me touche, affirme-t-elle. Cela signifie que des gens qui n'auraient jamais été mes lecteurs auparavant le sont devenus." Elle ajoute: "Je n'aurais pas pensé cela il y a vingt ans. A l'époque, j'estimais que la vraie littérature était réservée à un nombre limité de lecteurs, mais on devient plus fin, en vieillissant!"

Pour le reste, les honneurs et la gloire, elle relativise. Sitôt retournée à Berlin, où elle vit avec son mari et ses trois enfants, le Goncourt ne signifiera plus grand-chose, aux yeux de son entourage immédiat. "Les gens que je croise tous les jours ne savent pas ce que c'est, observe-t-elle. Imaginez qu'un écrivain allemand vive dans le même immeuble que vous, à Paris. S'il obtenait un prix, vous ne le sauriez sans doute pas…" De quoi, peut-être, la mettre à l'abri des sollicitations envahissantes, comme des risques de dispersion. Et de quoi garantir aussi sa liberté. "Ne dépendre que de soi, disposer de son temps, vivre là où on le désire", affirme-t-elle. Avec Jean-Yves Cendrey et leurs enfants, Marie NDiaye a déjà déménagé de nombreuses fois, passant de région en région, de pays en pays, de l'Espagne à l'Italie, aux Pays-Bas, à la France ou à l'Allemagne. Comme s'il s'agissait avant tout de ne pas s'endormir, de ne jamais prendre racine – à aucun prix
trois femmes puissante roman féminin, double symbole de la féminisation du monde littéraire depuis les années 90 au de dix ans. symbole de diversité dont l'auteur se défend

lundi 2 novembre 2009

REFLEXION SUR LE RISQUE

Rire c'est risqué de paraître idiot
Pleurer c''est risqué de paraître sentimental
Aller vers quelqu'un c'est risqué de s'engager
Exposer ses sentiments c'est risqué d'exposer son moi profond
Présenter ses idées, ses rêves a la foule c'est risqué de les perdre
Aimer c'est risqué de ne pas être aimé
Vivre c'est risqué de mourir
Espérer c'est risqué de désespérer
Essayé c'est risqué d'essayer
Mais il faut prendre des risques car, le plus grand danger dans la vie
c'est de ne rien risquer du tout.
Celui qui ne risque rien n'a rie n'est rien.
Il peut éviter la souffrance et la tristesse.
Mais il n'apprend rien, ne ressent rien.
Ne peu ni échanger ni se développer
Ne peut ni aimer ni vivre
Et changer sa certitude, il devient esclave.
Il abandonne sa liberté.
Seuls ceux qui risquent sont libres

texte de sébastien un ami d'enfance

israel


[c=#0022ff][g][c=#00bbff][align=center]ISRAEL[/align][/c][/g]
Israël est un très petit pays, inférieur même à la Belgique. Il est entouré par la mer Méditerranée, le Liban, la Syrie, la Jordanie et l’Egypte, et traversé par la Rift valley, un long fossé allant de la Turquie au Mozambique. Cela explique que certaines zones du pays sont en dessous du niveau de la mer.
Plusieurs régions divisent ce pays. La Galilée, au nord, est la zone la plus haute du pays. Le littoral, tout au long de la côte, bénéficie d’un climat méditerranéen généreux. Derrière, il y a la vallée du Jourdain, dont le fleuve relie le Lac de Tibériade à la Mer morte, le point le plus bas de la Terre (400 m en dessous du niveau de la mer).
Au sud, la terre devient aride, avec le désert de Judée, entourant la Mer Morte, et le désert du Néguev, qui permet à Israël de disposer d’un accès à la Mer Rouge.
En Cisjordanie, la Judée et la Samarie, au centre, sont des régions de monts et collines, parfois rocheuses, souvent couvertes de vallées fertiles propices à des cultures en terrasse et des oliveraies.
Israël est enfin composé de grandes villes, avec Tel Aviv, Haïfa et Beer Sheva comme cités principales. Jérusalem, la capitale des trois religions, a atteint un statut quasi international, qui a été à la source des conflits actuels entre Arabes et Juifs.

Depuis sa création, Israël est un mythe devenu réalité pour les Juifs, rêvant de retourner sur la Terre que Dieu leur a promise. Année après année, ce peuple, fruit d’une longue souffrance, a accompli là ce qu’aucun autre n’a concrétisé : la naissance d’une nation sur une terre revendiquée.
Un vieux rêve qui a, bien sûr, son lot de cauchemars. Car le miracle pour les uns est une « catastrophe » pour les autres. Occupations, exils, conflits armés sont le lot des Palestiniens, aujourd’hui toujours en mal de reconnaissance.
Malgré tout, aller en Israël, c’est partir à la rencontre du mythe. Pénétrer les lieux saints de Jérusalem, Nazareth, Bethléem ou le Dôme du Rocher, c’est aller à la rencontre des trois religions. Traverser le désert du Néguev ou Tel Aviv, flotter sur la Mer Morte ou plonger dans la Mer rouge sont des expériences inoubliables qui détourneront peut-être, le temps d’un voyage, des horreurs de la guerre.

Israël en quelques dates :
- 1878 : Fondation de la première colonie juive, suivie par les premières vagues d’immigration.
- 1896 : Conférence de Genève de Théodore Herzl, fondateur du sionisme.
- 1917 : Déclaration anglaise de Balfour pour la création d’un Etat juif en Palestine.
- 1922 : L’Angleterre est mandataire en Palestine.
- 1935 : Livre blanc créé par l’Angleterre pour limiter l’immigration juive en Palestine.
- 1947 : L’ONU propose plusieurs plans de partage de la Palestine, que les Arabes refusent.
- 14 mai 1948 : L’Etat d’Israël est proclamé. Première guerre israélo-arabe.
- 1949 : Armistice de Rhodes. L’Etat d’Israël a grandi et 800 000 Palestiniens ont fui.
- 1956 : Crise de Suez opposant l’Egypte à la France, au Royaume-Uni et Israël.
- 1964 : Fondation de l’OLP.
- 1967 : Guerre des Six Jours. Israël occupe la Cisjordanie, Gaza, le Sinaï et le Golan. Résolution 242 de l’ONU pour le retrait de(s) Territoires occupés.
- 1969 : Yasser Arafat devient le leader de l’OLP.
- 1972 : Prise d’otages des sportifs israéliens aux Jeux olympiques de Munich.
- 1973 : Guerre du Kippour, qui provoque un choc pétrolier.
- 1979 : Accords de Camp David, Israël restitue le Sinaï à l’Egypte.
- 1982 : Opération « Paix en Galilée ». Israël envahit le Liban. L’armée israélienne laisse les chrétiens massacrer des civils palestiniens à Sabra et Chatila.
- 1987 : Première Intifada contre l’occupation.
- 1993 : Accords d’Oslo et reconnaissance mutuelle de l’OLP et d’Israël.
- 1995 : Assassinat d’Itzhak Rabin.
- 2000 : Seconde Intifada.
- 2002 : Début de la construction d’une barrière de sécurité autour de la Cisjordanie.
- 2005 : Mort de Yasser Arafat. Mahmoud Abbas devient Président de l’Autorité palestinienne.
- 2005 : Retrait israélien de la Bande de Gaza.


Tourisme
Israël - Bethléem (Eglise / lieu de culte), «Le lieu de naissance de Jésus Christ est aujourd'hui uniquem...» par Fafou
Israël - Dôme du Rocher (Eglise / lieu de culte), «L'un des premiers lieux saints de l'Islam serait celui d'où ...» par Fafou
Israël - Mur des Lamentations (Site archéologique), «Le Mur des Lamentations, ou Mur occidental, est la seule par...» par Fafou
Israël - Nazareth (Monument), «Nazareth est une petite bourgade arabe chargée d'histoire sa...» par Fafou
Tel Aviv - Ville Blanche (Quartier), «Imaginée par Sir Patrick Geddes et de nombreux architectes e...» par Fafou [/c]

dis papa c'est quoi un français

Dis Papa, c'est quoi un Français
Aujourd’hui s’ouvre un débat de société très intéressant : celui de la définition de l’identité nationale. Bien entendu, ce genre de débats pose irrémédiablement de nombreux problèmes, mais soyons pusillanimes : voyons d’abord les aspects positifs.

Le premier que je vois est la logique bottom-up, c’est-à-dire que l’on part de la base (nous) pour proposer une définition de l’identité nationale. C’est une démarche intrinsèquement démocratique qui ne peut que me réjouir. C’est en tous les cas mieux qu’un oukase issu du cerveau fécond de quelque bureaucrate parisien ignare de la « France d’en bas ». Et ceci ne se fait pas, à mon sens, dans une logique condescendante (pour une fois) mais vraiment pour faire contribuer « les forces vives de la nation » (je cite leur site). On veut donc toucher toute la population : jeunes, vieux, actifs ou non, hommes, femmes, enfants, plantes vertes,…

Le deuxième est la logique de débat, c’est-à-dire qu’il ne suffit pas de proposer une définition de cette identité nationale mais de l’argumenter. Ces arguments peuvent être de toute nature : économique, sociale, ethnologique (pourquoi pas), biologique (allons-y gaiement). Plus sérieusement, on peut envisager des arguments géographiques, sociétaux ou historiques.


Mais ce genre de débats pose de jolis et délicats problèmes, surmontables mais à ne pas laisser de côté. Tout d’abord, il s’agit de cerner ce que l’on entend par « définition de l’identité nationale ». Lorsque l’on définit, on fige. Si les guerres de religion ont repris dans l’espace germanique dans la deuxième moitié du XVIème siècle, c’est justement parce que la définition de l’espace confessionnel ne prenait pas en compte la montée en puissance du calvinisme qui n’était pas reconnu. Or, quoi de plus mobile qu’une nation ?

On n’a jamais vraiment défini la nation France (à part quelques Ubu prostatiques flirtant avec l’extrême-droite comme Jean-Marie Le Pen, Charles Maurras ou Robert Poujade pour ne citer que les plus connus). Mais quelques exemples ont pu être suivis. On a souvent parlé de « nation gauloise ». Outre le fait qu’elle permettait aux nationalistes français du XIXème siècle de se donner ainsi un ascendant historique sur les Allemands, elle n’a pas vraiment de légitimité. D’abord parce que les Gaulois n’ont jamais constitué de nation unie mais plutôt une somme éparse de tribus (que Vercingétorix a eu grand mal à réunir sous la même bannière face à Rome) ; ensuite parce que ces différentes tribus partent dans des directions radicalement opposées. Suivre l’exemple arverne ? C’est une tribu prospère, certes, mais refermée sur elle-même et exerçant une certaine domination sur son espace économique. Suivre l’exemple marseillais ? La cité phocéenne a pactisé dès le début avec le diable romain, jouant l’œil de Caïn au sein de la rebelle Gaule. Suivre l’exemple belge ? Les Belges sont de belliqueux conquérants qui n’avaient comme vision internationale que la conquête sans scrupule de nouveaux espaces. Autant de tribus gauloises, autant de diversité de situations. Et puis, si on prend comme base les Gaulois, Le Pen n’est plus français, la Bretagne étant alors plus celtique que gauloise. Imaginez le choc ! Prenons soin de nos anciens, même les gâteux.

Ce genre de réflexion pourrait aussi bien être menée pour les « nations » que l’on eût pu identifier pour le Moyen-Âge français, au moins pour sa première partie, que ce soient les Aquitains, les Flamands, les Bourguignons, les Bretons,… Signalons simplement que la nation France a mis des siècles, voire des millénaires (si on fait commencer son essor sous les Romains) à se construire. Lorsqu’Hugues Capet est élu roi en 987, il n’est réellement à la tête que d’un domaine royal relativement petit, centré entre Paris et Orléans. Les Capétiens ont peu à peu construit le royaume de France en conquérant les marges jusqu’à unifier la Francie occidentale du partage de Verdun (843). Cet objectif n’est atteint que vers le XIIème siècle, et encore ce royaume ne constitue-t-il que les deux tiers de la superficie de la France actuelle. Songez que Lyon est alors bourguignonne ! Si l’on excepte les jeux franco-allemands de « je te donne et tu me reprends » avec l’Alsace-Moselle entre 1870 et 1945, la France n’obtient ses frontières actuelles qu’en 1866 lorsque l’Italie cède Nice et la Savoie à Napoléon III en remerciement de l’aide apportée à l’unification de la péninsule.

Le dernier problème que je vois, et il est de taille me semble-t-il, c’est l’obsolescence de la notion de nation. Ce terme est une construction philosophique issue des Lumières qui a servi, au XIXème siècle, à la construction territoriale des nations (ce que l’on a appelé les « Etats-nations »). La nation a servi à la définition des frontières. Cet outil a été très utile mais dévié, se cristallisant notamment sur les questions de l’Alsace-Moselle et des Balkans. C’est aussi ce concept, ne l’oublions pas, qui a provoqué les guerres de 1870, 1914-1918 et 1939-1945, soit un total de 72 millions de morts en Europe. A l’heure de la construction européenne, l’échelle de référence ne doit plus être l’Etat, la nation, mais l’Europe (sans pour autant substituer à un nationalisme de l’Etat un nationalisme européen). Que pèse une nation face à la concurrence d’une part des Etats-Unis, d’autre part des pays émergents comme la Chine, l’Inde ou le Brésil ?

Réfléchir à une identité européenne me semblerait donc plus judicieux et mieux coller à l’actualité. Qu’est-ce qui fait un Européen ? Telle est la question que je propose de substituer à « qu’est-ce qu’un Français ? ». Car après tout, aujourd’hui, sommes-nous réellement différent d’un Tchèque, d’un Espagnol ou d’un Grec ? Au contraire, nous devons encore nous rapprocher pour construire une Europe forte qui puisse peser internationalement face aux poids lourds que j’ai cités. Et se poser aujourd’hui la question de la définition de ce qu’est l’identité nationale française me semble aller dans le sens contraire. A contre-courant finalement