mardi 7 septembre 2010

le philosphe nu


le philosophe nu ALEXANDRE JOLIENSComment vivre plus librement la joie quand les passions nous tiennent ? Comment oser un peu de détachement sans éteindre un coeur ? Eprouvé dans sa chair, Alexandre Jollien tente ici de dessiner un art de vivre qui assume ce qui résiste à la volonté et à la raison. Le philosophe se met à nu pour ausculter la joie, l'insatisfaction, la jalousie, la fascination, l'amour ou la tristesse, bref ce qui est plus fort que nous, ce qui nous résiste... Convoquant Sénèque, Montaigne, Spinoza ou Nietzsche, il explore la difficulté de pratiquer la philosophie au coeur de l'affectivité. Loin des recettes et des certitudes, avec Houei-neng, patriarche du bouddhisme chinois, il découvre la fragile audace de se dénuder, de se dévêtir de soi. Dans l'épreuve comme dans la joie, il nous convie à renaître à chaque instant à l'écart des regrets et de nos attentes illusoires. Cette méditation inaugure un chemin pour puiser la joie au fond du fond, au plus intime de notre être.

avis d'un internaute

J’aime beaucoup les livres d’Alexandre Jollien, ils font du bien à l’âme et sont comme des amis qui sentent quand on va mal et que l’on a besoin de soutien par une sorte de télépathie bienveillante. Ses livres tombent toujours au bon moment. J’ai aussi eu encore un peu plus de plaisir à lire ce philosophe en lisant par ci par là que la France et l’Europe vivent actuellement dans une dictature des faibles et des victimes qui seraient toujours défendus alors qu’on laisserait tomber les « forts » (par ici dans les réactions, il suffit d’encourager un peu, rien qu’un peu les imbéciles pour que ceux-ci révèlent finalement leurs opinions réelles, à savoir des gougnafiers uniquement préoccupés de leurs petites personnes). Cela ne me dérange pas quant à moi de me laisser mener par la voix d’Alexandre Jollien, au physique hors-norme, complètement à l’inverse des standards, que certains qualifient dans le secret de leur cœur ou devant tout le monde de « dégénéré ». L’auteur de ce livre est en effet né lourdement handicapé, pour lui des gestes simples sont des exploits dignes d’un athlète, ce qui relativise le mal-être que l’on peut parfois éprouver. Il serait profondément gêné cependant qu’on le choisisse comme maitre, il est d’ailleurs extrêmement confus d’entendre des dames dire qu’il les aurait aidées à « coacher », ou à gérer leur situation, leur vie selon les termes à la modes. Il ne veut pas d’élèves ou de disciples mais aider les autres à être plus libres en partant de son vécu avec délicatesse sans « coaching » lénifiant qui consiste surtout en l’étalage de lieux communs.
AVIS d'un internaute
Son ouvrage part d’un constatation simple, ses passions, sa sensibilité le poussent à réagir encore avec colère aux moqueries qu’il subit, ce qui est somme toute humain, du moins pour quelqu’un moins exigeant intellectuellement et spirituellement qu’Alexandre, et à envier le physique d’hommes plus chanceux que lui sur ce point, ou encore à désirer ardemment des objets qui ne lui apportent qu’une satisfaction brève, qu’un spasme de plaisir. Il recherche le détachement mais aussi à se libérer de ses pulsions qui ne sont que l’émanation de son animalité. En cela, il dépasse les bornes aux yeux de la société actuelle, non seulement alors qu’il est handicapé et qu’on l’imagine victime et désespéré, il est heureux en amour, père de deux enfants qu’il trouve plus sages que lui, ceux-ci lui rappelant que la philosophie est finalement chose futile quand elle prétend diriger les existences, fût-ce vers le bonheur, alors insoutenable car imposé. Et en plus il veut se libérer de cette course vers l’abîme sans fond du consumérisme et de l’objet-roi de notre société. Il aggrave un peu plus son cas sur le sujet rajouterais-je en ne se réclamant d’aucune idéologie ou théorie globalisante, il est d’autant plus libre et indocile mais sereinement et sans violences.


Il ne se sent pas plus fort que les autres pour surmonter et dominer ses passions, il avoue sa faiblesse à le faire, ses tentations, son incapacité à maitriser ses compulsions, dont celle de communiquer le plus souvent possible par internet ou par téléphone avec ses proches. Il est conscient de l’individualisme auquel nous pousse ce monde, de l’égocentrisme et de l’orgueil que peuvent impliquer son intelligence et sa liberté à ne pas obéir aux normes. Ce n’est pas qu’il arrive à ne juger personne, ou à ne pas faire preuve d’un humour sarcastique quand trois jeunes pimbêches se moquent ouvertement de ses gestes maladroits dans un bus. Ce n’est pas un pur esprit, un handicapé comme on les montre souvent dans les médias ou les livres, à savoir un être innocent et détaché, presque angélique car c’est toujours plus confortable de ne pas voir la personne handicapée comme humaine et donc affectée elle aussi de défauts.