vendredi 6 février 2009

manifeste pour la création d'un service d'accompagne à la vie effective & sexuelle

Nous, personnes dites handicapées, en réalité autrement capables, et nous, familles, proches, personnel médical et travailleurs sociaux vous côtoyant au quotidien, mesurons aujourd’hui en France, l’écart entre le vécu affectif et sexuel des personnes en situation de handicap et les discours et textes sur ce thème, notamment celui de l’Organisation Mondiale de la Santé définissant la santé sexuelle :« La santé sexuelle est un processus continu de bien-être physique, psychologique et socioculturel lié à la sexualité. Elle se manifeste par la capacité à exprimer sa sexualité d’une façon à la fois responsable et susceptible de favoriser le bien-être aux plans personnel et social, en enrichissant la vie personnelle et sociale. Elle ne se limite pas à l’absence de dysfonctions, de maladies ou d’infirmités. Pour être en mesure de jouir de la santé sexuelle, il est essentiel que les droits sexuels de tous soient reconnus et respectés. »

Quarante ans après Mai 68 et le mouvement d’expression des désirs individuels et collectifs qui s’en est suivi, qu’en est-il de la prise en compte par le corps social de la vie affective et sexuelle des personnes en situation de handicap ?

Face à ce constat, n’est-il pas temps, en s’appuyant sur la loi « Handicap » de février 2005 affirmant le droit à compensation de toutes les conséquences liées au handicap, d’envisager un service d’accompagnement érotique et sexuel des personnes en situation de dépendance ?
Toute personne a besoin de toucher et d’être touchée, il en va de son équilibre global. C’est pourquoi, à l’instar de la Suisse, du Danemark, de l’Allemagne et des Pays-bas, nous demandons la création en France d’une nouvelle profession, l’accompagnant érotique et sexuel : une personne de cœur, dûment formée à l’assistance sexuelle, dont l’objectif serait, au cas par cas, de permettre à une personne en situation de dépendance de vivre une expérience intime, érotique, sexuelle, sous la forme d’apprentissages éducatifs, de massages, d’initiations à la masturbation, d’une conduite à l’orgasme.
Tout cela reste bien sûr à définir, en nous appuyant entre autres sur les programmes de formation existants déjà dans les pays mentionnés ci-dessus. Et en révisant notre loi sur la prostitution et le proxénétisme, peut-être par un régime pénal dérogatoire.

A situation exceptionnelle, apportons ensemble une réponse exceptionnelle, généreuse et courageuse, singulière !


Le champ du handicap recouvre de multiples réalités et parmi celles-ci, l’on trouve des personnes dont le handicap physique empêche concrètement la satisfaction de leurs envies et besoins affectifs et sexuels ; d’autres personnes dont le handicap mental est un obstacle à l’assouvissement de leurs pulsions sexuelles, obstacle pouvant entraîner souffrances psychologiques, blessures, agressivité, automutilation ; l’on trouve également des familles ou professionnel(le)s amené(e)s à soulager elles-mêmes ces personnes en souffrance, ou à les conduire vers des professionnel(le)s du sexe.

Aucun commentaire: