mercredi 18 mars 2009

adoption

les tournages au long cours, les rencontres et les aventures humaines. Après s’être longtemps intéressé au secteur hospitalier, le voici parti à la rencontre des enfants adoptés. Il raconte, sur quatre épisodes de 52 minutes, l’histoire d’enfants abandonnés ou retirés à leurs parents biologiques pour maltraitance. En France, au Burkina Faso et en Lettonie, il suit des familles et des regards d’enfants, avant et au cours des premières semaines de l’adoption. En contrepoint, la pédiatre Edwige Antier, les psychiatres Fanny Cohen et Boris Cyrulnik interviennent. Le tout respire une profonde humanité, sans complaisance. Parce que filmé à hauteur d’homme et sur la durée. Le résultat est remarquable.
A dam porte un prénom de pionnier. Ce n'est pas un bébé comme les autres : il vit ses premiers jours dans ce monde loin des bras maternels. Après l'accouchement, sa mère l'a confié aux services sociaux. Autour de lui, les infirmières redoublent d'attentions et de paroles. Avant de le remettre à l'assistante maternelle, une infirmière lui explique : «Ta maman ne peut pas s'occuper de toi, alors c'est Marie-Jo qui va le faire pendant deux mois.» Deux mois pendant lesquels la mère biologique peut revenir sur sa décision, comme choisira de le faire la maman d'Adam, venue reprendre son bébé.Si on peut trouver un peu maladroit le titre - «Adopte-moi» - de ce documentaire en quatre volets, il est une façon de souligner le point de vue original du réalisateur Gilles de Maistre. Plutôt que de raconter le parcours du combattant des parents désireux d'adopter, le documentariste, également producteur du projet, a choisi de placer sa caméra du côté des enfants. Ces films sont leur histoire. Il y a Lucien, 2 mois et demi, venu dans les bras de sa mère pour être confié à une pouponnière de Ouagadougou, au Burkina Faso. Ou Léa, quelques jours à peine, née sous le secret, comme on disait avant, «née sous X». La psychologue qui la rencontre à son arrivée au sein de la pouponnière d'Evreux, en Haute-Normandie, la rassure : «Tu t'occupes de bien grandir, de bien manger, et nous, on s'occupe du reste, tu peux compter sur nous.» On assiste aux premiers sourires, aux premiers pas de ces enfants recueillis, avant de découvrir ceux qui vont être leurs parents adoptifs. Emouvant sentiment d'assister à une rencontre fondatrice. «C'est un échange incessant entre une grande personne adoptante et une petite personne adoptée [...], deux personnes qui doivent apprendre à s'aimer, presque comme dans un couple amoureux», décrypte le neuropsychiatre Boris Cyrulnik.En France, près de 30 000 familles ont l'agrément pour pouvoir adopter, mais seulement 4 000 adoptions sont réalisées chaque année. Empreints de douceur, ces films font l'effet d'un très complet manuel pour ceux qui souhaitent se lancer dans l'aventure de l'adoption. A la rencontre de ces enfants extraordinaires, dans tous les sens du terme.
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c'est wouha

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