mercredi 31 mars 2010

playdoyer pour une litt&rature de langu française et en langue langue

peine l'effervescence suscitée par le Salon du livre francophone était-elle retombée, en mars 2007, qu'un gros pavé tombait dans la mare : le manifeste "Pour une littérature-monde en français", lancé par Jean Rouaud et Michel Le Bris, fondateur du festival Etonnants voyageurs. Signé par quarante-quatre écrivains, dont JMG Le Clézio, Tahar Ben Jelloun, Edouard Glissant, Amin Maalouf, Maryse Condé, Lyonel Trouillot ou Nimrod, ce manifeste annonçait la naissance d'une littérature-monde en langue française et, par voie de conséquence, la mort de la francophonie.Il est vrai qu'il recouvre des réalités bien différentes : géolinguistique à l'origine - le terme fut créé en 1880 par le géographe Onésime Reclus, dans un contexte clairement colonial ; politique après les indépendances de 1965 ; et bien sûr littéraire et artistique. Or, en la matière, force est de constater que ce mot, par trop connoté, semble bien étroit face à une sphère qui dépasse celle délimitée par les instances de l'Organisation internationale de la francophonie (OIF). Car s'y regroupent, outre des écrivains des ères francophones proprement dites (africaine, caribéenne, américaine, moyen-orientale et asiatique), tels Boualem Sansal, Gary Victor, Nelly Arcan, Charif Majdalani ou François Cheng, des auteurs comme Milan Kundera, Hector Bianciotti, Anne Weber ou Jonathan Littell, qui ont choisi le français comme langue d'expression. Une langue que ces créateurs ont forgée bien souvent au contact d'une autre langue, au sein de contextes historique, politique, social et économique fort différents.
Un pied dedans, un pied dehors. Tel semble être depuis l'origine le sort réservé aux écrivains francophones. Et ce malgré les efforts de l'abbé Grégoire, qui, dès 1808, lançait, dans De la littérature des nègres, un vif plaidoyer pour une littérature étrangère de langue française reconnue, acceptée et accueillie au sein de la littérature française. Deux cents ans ont passé et la problématique demeure presque inchangée.

source le monde de livres

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